Selon l’adage populaire, il est de coutume de consommer les huîtres uniquement les mois en « r », c’est-à-dire de septembre à avril. En effet, les huîtres sont en période de reproduction entre mai et août. Elles deviennent alors plus « grasses » et « laiteuses », ce qui ne convient pas à tous les palais. Afin de pouvoir en consommer toute l’année, des recherches menées par l’IFREMER ont permis la création d’« huîtres de 4 saisons » en 1997.
Comment sont obtenues ces huîtres ?
Concrètement les « huîtres de 4 saisons » sont des huîtres triploïdes, c’est-à-dire qu’elles possèdent trois jeux de chromosomes contre deux pour les huîtres standard (dites diploïdes). Elles sont obtenues par croisement naturel d’huîtres diploïdes avec des huîtres tétraploïdes. Ces dernières sont obtenues après passage en laboratoire, suite à un choc chimique ou thermique exercé durant la fécondation entre les cellules reproductrices de deux huîtres (cf schéma).
Ce sont des Organismes Vivants Modifiés (OVM). La seule modification est l’ajout d’une paire de chromosomes et ne sont donc en aucun cas des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), puisqu’il n’y a pas introduction de gènes nouveaux.
Ces huîtres, stériles, ont une croissance plus rapide. En effet, l’énergie qui devrait être consacrée à la reproduction est utilisée pour d’autres fonctions comme notamment la croissance. Elles sont donc commercialisables plus rapidement : au bout de deux ans seulement elles atteignent le premier calibre, contre trois ans pour les huîtres standard. D’un point de vue gustatif, les huîtres triploïdes sont plus charnues et gardent les mêmes caractéristiques gustatives tout au long de l’année.