Annecy (74) Les chefs de l’association de lobbying européen, coprésidée par Michel Roth et Guillaume Gomez, se sont retrouvés les 26 et 27 janvier à l’Impérial Palace. Leur objectif : montrer qu’une synergie et des actions concrètes se mettent en place pour avoir plus de poids sur la scène européenne.
Le Congrès Euro-Toques France a rassemblé chefs de cuisine et politiques à l’Impérial Palace à Annecy.
L’Hôtellerie Restauration : Quels ont été les changements apportés au sein d’Euro-Toques en 2019 ?
Guillaume Gomez et Michel Roth : En 2019, Monique Bescond, présente depuis 1986 à la direction de la communication, a passé le témoin à Mathieu La Fay, directeur associé de l’agence Com’Publics. Il connaît bien le monde de la gastronomie, et c’est quelqu’un dont le métier est de convaincre, notamment les politiques. Nous devons agir en amont. En nous appuyant sur de vrais professionnels de la communication, nous sommes plus efficaces pour mettre en œuvre notre ‘lobby du produit’. Nous avons fait trois déplacements à Bruxelles et rencontré la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Euro-Toques international est un interlocuteur reconnu au parlement européen et ce, depuis trente-quatre ans, et est au service de tous les chefs.
Quel bilan tirez-vous de l’année écoulée ?
En 2019, notre priorité a été la réalisation, pour notre action Les Enfants au restaurant, d’un kit composé d’un livret et d’un set de table ludique et éducatif. Nous avons collaboré avec le médecin nutritionniste Thierry Hanh et le chef Olivier Chaput, également fondateur de l’association Les enfants cuisinent. La charte Enfants, créée il y a cinq ans, a été repensée et modernisée. En 2019, Euro-Toques France a aussi engagé un fort développement sur les réseaux sociaux, ce qui nous donne une meilleure visibilité, une meilleure promotion de la saisonnalité du produit.
Quelles seront les principales actions de 2020 ?
La première rencontre des chefs au service du produit s’est tenue lors de notre congrès, avec des tables rondes et des débats passionnants, où des politiques nous ont rejoints, par exemple la sénatrice Catherine Dumas. Ils s’impliquent dans notre action et comprennent, en amont, les problématiques. Ils peuvent ainsi agir sur les décisions politiques. En 2020, nous lançons aussi un club fédérateur au service de la profession : les Ambassadeurs du produit. Tous ceux qui se sentent concernés par nos valeurs peuvent signer cette charte, même sans adhérer à Euro-Toques. C’est une main tendue pour nous rassembler sur des sujets qui nous concernent tous.
Quel message voudriez-vous faire passer aux chefs ?
Pour être crédible, recenser les problématiques et remonter les informations du terrain, il faut représenter le maximum de chefs. Nous en appelons à toutes les associations de chefs, avec qui nous n’avons aucune rivalité. Nous sommes justes des porte-parole. Nous défendons le produit, un modèle d’élevage et d’alimentation. Nous nous engageons sur des sujets sociétaux liés à l’environnement. On ne peut pas défendre un produit si on ne vérifie pas son mode de production, de transport, d’emballage, la lutte contre le gaspillage. Euro-Toques doit rassembler pour avoir du poids. Nous avons mené et gagné des combats pour le foie gras, les fromages, le gibier, les œufs, etc. Paul Bocuse était avant-gardiste quand il disait “notre lobby, c’est le produit”. Il y a trente-six ans, c’était innovant. Aujourd’hui, c’est évident.
Publication du 31 Janvier 2020