La semaine dernière, à l’occasion du congrès annuel qui s’est tenu à Bordeaux, les deux co-présidents actuels Michel Roth (chef à l’Hôtel du Président Wilson à Genève) et Guillaume Gomez (chef des cuisines de la Présidence de la République) ont confirmé leur volonté que l’association intensifie la défense des produits de nos terroirs pour lutter contre la standardisation du goût. Et pour travailler dans la juste lignée de sa mission pour un lobby « produits », l’association entend bien d’offrir une cure de jouvence pour ses 30 ans. Déjà en septembre la branche française avait confié la défense d’un produit à chaque chef référent par département afin d’entretenir la Banque de Données pour la Sauvegarde de l’Héritage Culinaire Européen. Avec ce congrès, une étape supplémentaire a été franchie pour une plus forte mobilisation des régions en vue de peser toujours plus devant les instances européennes à Bruxelles où l’association est présente. Dans le passé, Euro-Toques a bataillé en faveur de nombreux produits, le foie gras par exemple qui s’attire encore parfois les foudres comme en juillet 2015 au Brésil, mais aussi le gibier ou le lait cru. Euro-Toques est par ailleurs à l’origine en 1992 de la création des Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) et des Indications Géographiques Protégées (IGP).
Le gâteau d’anniversaire des 30 ans d’Euro-Toques
Aujourd’hui, l’association compte 2000 membres répartis dans 16 pays. La France qui est découpée en 13 régions en regroupe environ 250. Partant de l’idée que le produit est à la base du métier de chef, le binôme Roth/Gomez a bien l’intention de redéployer l’action de l’association, notamment en dynamisant les adhésions. Les deux grands dossiers de 2016 seront d’une part l’étiquetage sur les produits frais pour une plus grande transparence de leur provenance, d’autre part la réflexion pour une alliance transatlantique alimentaire.
Fine Dining Lovers paru le 18 février 2016
Par Sophie Per
